mercredi 5 décembre 2012

1ère séance, mercredi 5 décembre 2012, 19h


Chers amis
 
 
Un mot pour vous rappeler que dans le cadre de notre séminaire "art et soin psychique, des pratiques contemporaines multiples", nous recevons ce mercredi 5 décembre Olivier Couder et quelques comédiens du théatre du cristal, pour une séance intitulée "L'art à l'asile et en fanfare. Quelles places pour les artistes et les thérapeutes au chevet du patient?"
 
Le séminaire a lieu au centre Alfred Binet, 76 avenue Edison, 1er étage, salle 114. Il débutera à 19h
 
Le théatre du cristal est une troupe permanente de 15 comédiens en situation de handicap, basée a Cergy et devenue depuis sa création en 2004 un acteur culturel important du département.
leur nouvelle création "lointain intérieur", concue autour de textes d'Henri Michaux, sera présentée du 11 au 23 décembre à l'espace le vent se lève, 181 avenue jean-jaures, à paris
 .

Pourquoi un séminaire sur l'art et le soin psychique ?



 
Art et soin psychique,
des pratiques contemporaines multiples

Séminaire de recherche organisé par
Isabelle Salmona, psychiatre, ASM13
et Emilie Bouvard, historienne de l’art/ conservatrice-stagiaire du patrimoine

Année 2012/2013
Dates : à partir du 5 décembre, puis 3ème mercredi du mois de janvier à juin
Lieu : Centre Philippe Paumelle, Avenue Edison, 1er étage, salle 114, sauf exceptions



Depuis plusieurs années, on assiste à une multiplication des interventions artistiques dans le milieu du soin psychique. S’il est tentant d’inscrire ce phénomène dans la lignée de l’association millénaire entre folie et créativité, il est intéressant, tant pour les soignants que pour les artistes impliqués, de s’interroger sur  les significations de cette évolution.

Si la présence artistique dans les services de psychiatrie remonte probablement à leur création, elle était principalement à l’époque destinée au divertissement des malades. Peu à peu, son effet sur les soins est devenu plus apparent, jusqu’à ce que, suite au développement à partir des années 1940 de l’art thérapie en tant que discipline autonome, l’art n’acquière le statut potentiel d’agent thérapeutique. Dans le même temps, se faisait jour l’idée selon laquelle l’art pouvait être un outil de lutte contre l’enfermement. L’évolution récente est d’un autre ordre : à présent, la définition au niveau ministériel de programmes tels que « Culture et santé », le développement au sein des institutions culturelles (musées, centres d’arts, théâtres, etc) de propositions destinées à ceux que l’on nomme les « publics spécifiques » comprenant le « handicap mental » ou « psychique », on assiste à l’entrée de l’art à l’hôpital, et des patients dans les lieux de culture, non plus du point de vue des soignants, mais de celui de l’artiste et des « cercles » qui l’entourent. Ces derniers sont également fortement sollicités dans ce que l’on appelle plus largement le « champ social ». Cette évolution témoigne à notre sens d’une certaine représentation dans nos sociétés tertiaire et de communication, à la fois de la maladie mentale, et du rôle et de la fonction des artistes. Elle a des conséquences en termes de politique (et de finance) publique.

La coexistence de ces différentes pratiques interroge en effet à plusieurs titres : ne court-on pas le risque de la banalisation de la présence artistique à l’hôpital, et de voir ces pratiques intégrées à la mécanique hospitalière, perdant ainsi la distance critique qu’il est légitime de garder face à tout dispositif ? Ensuite, quel impact a cette présence sur les soins en eux-mêmes ? La grande majorité des ateliers ne prétend pas à une vocation thérapeutique et pourtant, leur effet psychique se fait bien souvent sentir, posant ainsi la question des limites de la notion de soin. De telles initiatives doivent-elles êtres envisagées exclusivement sous l’angle thérapeutique/non thérapeutique, dont les contours sont souvent difficiles à tracer ? Ou bien doivent-elles nous inciter à donner une acceptation plus large au soin en santé mentale, dont ces ateliers seraient partie prenante ?

Pour les intervenants, des questions d’ordre éthique, artistique se posent également. Quel est le statut de l’artiste intervenant ? et des objets réalisés par les malades, et/ ou par l’artiste ? Comment contractualiser ces interventions ? Comment l’artiste est-il préparé à ces interventions, quand elles opèrent hors du champ théorisé de l’art-thérapie ? Du point de vue strict de l’histoire de l’art et de la figure de l’artiste, il sera également intéressant de se demander ce qui prépare les artistes à cette fonction, qui mélange l’art et la vie, et s’apparente de loin à une certaine esthétique « relationnelle ».

Ces questions font partie de celles que nous nous proposons d’explorer à travers ce séminaire. Des intervenants issus de toutes disciplines viendront présenter leurs expériences pratiques ou bien leurs perspectives théoriques.

Programme prévisionnel :

Mercredi 5 décembre : séance d’ouverture avec le Théâtre du Cristal.

Mercredi 16 janvier : les ateliers, leurs productions et le système de l’art : questions d’éthique

Mercredi 20 février : art et entraide mutuelle, l’expérience de l’autonomie

Mercredi 20 mars : qu’est-ce-que l’art-thérapie?

Mercredi 17 avril : de l’hôpital à la culture : focus sur les programmes d’accès à l’art

Mercredi 15 mai : artistes en résidence à l’hôpital psychiatrique, quels échanges ?

Mercredi 19  juin : séance de clôture, soin et éthique du Care